42Printemps / Primavera 2002
Henry Bauchau. Voix et vocation de l’écriture
Sommaire / Indice
Adriano Marchetti, Envoi
Nancy Huston, Bouquet Bauchau
Marie-Claire Boons, Henry Bauchau le rêveur, le poète
Gabriel Marian, Mystique du corps: cinq poèmes d’Henry Bauchau
Geneviève Henrot, Mélopée viking. Récit, prophétie, allégorie
Myriam Watthée-Delmotte, En filigrane de l’œuvre d’Henry Bauchau: le motif du Graal
Anne Neuschafer, Tra le reti della lingua: note sulla poesia di Henry Bauchau
Anna Soncini Fratta, Le rapport au père: un par(ad)i(s) impossible à propos du Prométhée enchaîné d’Henry Bauchau
Isabelle Gabolde, La lumière de L’Enfant bleu, une écoute entre prose et poésie
Marc Quaghebeur, Les deux dogana
Henry Bauchau, Les eaux vives
Henry Bauchau, Pasiphaé
L’œuvre d’Henry Bauchau
Marie-Claire Boons, Henry Bauchau le rêveur, le poète
Le rapport qu’Henry Bauchau entretient avec l’inconscient se double d’une patience infinie. Le poète écoute donc son inconscient et, par un dur travail continué, épuisant, laisse monter en lui la forme surgie de l’inconnu, le rêve, et la met en phrases et en vers, dans une rencontre impliquant un appel et une réponse: appel des images chaotiques du rêve, réponse qui choisit, donne un ordre, devient parole.
Gabriel Marian, Mystique du corps: cinq poèmes d’Henry Bauchau
Peut-on lire Henry Bauchau sans la psychanalyse? Sa poésie a-t-elle une existence au-delà des préoccupations pour la psyché inconsciente, une voix distincte de celle d’Œdipe et de son complexe? Le texte critique peut-il se construire sur l’oubli de toute référence bibliographique? Telles sont les questions qui ont guidé cette étude sur l’importante création poétique d’Henry Bauchau, moins connue à l’étranger que ses romans et récits.
Geneviève Henrot, Mélopée viking. Récit, prophétie, allégorie
Les nombreux commentaires métacritiques qui émaillent les essais et les journaux d’Henry Bauchau imposent parfois au lecteur de ses poésies une réflexion quelque peu troublante. Ce dernier, s’appuyant sur son propre bagage analytique, lit par exemple dans Mélopéee Viking (Caste des guerriers, in Géologie) une sorte de narration confiée au discours lyrique: une histoire de guerriers fatigués, qui semblent à la fois craindre et désirer le terme de leur vocation maritime. Récit et prophétie, issus du texte, se heurtent toutefois à l’intreprétation que donne l’auteur de son poème, où les données de l’extratexte et la loi de l’allégorie viennent changer les cartes du sens.
Myriam Watthée-Delmotte, En filigrane de l’œuvre d’Henry Bauchau: le motif du Graal
Le motif du Graal se profile dans toute l’œuvre d’Henry Bauchau sans aucune mention explicite mais, par le biais de ses mythèmes et de sa structuration interne, il apparaît comme une configuration mythique qui marque et organise la matière imaginaire de l’écrivain contemporain. On analyse à cet égard la tendance épique, le dédoublement héroïque, le système des personnages (présence des figures de sages, rôles dévolus aux protagonistes féminins), la réflexion menée sur la puissance et les modalité de la parole et l’inscription spatiale (terres infertiles et traversées des eaux). L’étude se clôture par un examen du substrat de croyances lisible dans l’œuvre, ce qui amène à percevoir pourquoi le Graal peut s’avérer ici un centre absent.
Anne Neuschafer, Tra le reti della lingua: note sulla poesia di Henry Bauchau
La renaissance des figures mythologiques, présentes partout dans la poésie depuis ses débuts, s’opère de façon explicite dans les deux romans récents Œdipe sur la route et Antigone, où Henry Bauchau passe du premier sens du mythe en tant que miroir et mémoire au deuxième, dérivé de la psychanalyse, qui est le rêve, le fantasme et même la création de l’imaginaire. Il y a donc une sorte de superposition d’images, de dimensions et d’interprétations qui fait surgir un autre Œdipe né contre l’interdiction et qui appartient au monde du désir. Les figures mythologiques naissent d’un rapport à la fois attentif et ludique que le poète établit avec son inconscient par l’écoute. Le rapport attentif signifie ainsi de rentrer en contact avec l’imagination profonde. D’elle surgissent alors les constellations impérieuses, un «vers donné», un son de voix, une image qu’il s’agit de capter et de transposer en langage.
Anna Soncini Fratta, Le rapport au père: un par(ad)i(s) impossible à propos du Prométhée enchaîné d’Henry Bauchau
Avec cette adaptation théâtrale, Henry Bauchau semble vouloir mettre en scène un anti-mythe. Il cherche à donner place à l’homme, qui n’est pas un dieu, mais – dans sa fonction poétique – un immortel; un homme prêt à être asservi à sa prison plutôt que devenir le messager d’un dieu qui se prétend le père.
Isabelle Gabolde, La lumière de L’Enfant bleu, une écoute entre prose et poésie
Notre dessein n’est pas d’analyser le poème L’enfant bleu mais plutôt, partant de la figure qui lui a donné son titre, de faire rayonner cet enfant et sa lumière sur quelques aspects de l’œuvre et, nous appuyant sur les textes réflexifs de Henry Bauchau, plus particulièrement peut-être sur le chemin qu’elle suit pour répondre à sa vocation: un appel à se dire. Nous verrons ainsi combien les personnages peuvent parfois porter et ajuster la voix de celui qui leur donne l’existence.
Marc Quaghebeur, Les deux dogana
Henry Bauchau, Les eaux vives
Henry Bauchau, Pasiphaé
L’œuvre d’Henry Bauchau
Comptes rendus/Recensioni
« Cahiers Henry Bauchau » (Amélie Schmitz)
H. Bauchau, Journal d’Antigone (1989-1997) (Amélie Schmitz)
H. Bauchau, Exercice du matin (Amélie Schmitz)
H. Bauchau, Dal naturale della mano, a cura di A. Marchetti (Chiara Elefante)
H. Bauchau, La pierre sans chagrin (Amélie Schmitz)
H. Bauchau, L’Écriture à l’écoute (Géraldine Henry)
H. Bauchau, Attentives – Lauschende. Poèmes choisis, par A. Neuschäfer (Kerstin Liesegang)
C. Elefante, Tradurre « La Déchirure » di Henry Bauchau. Metodo e prassi (Licia Reggiani)
M. Watthée-Delmotte, Parcours d’Henry Bauchau (Geneviève Henrot)
Bauchau avant Bauchau, en amont de l’œuvre littéraire, par M. Watthée Delmotte (Laurence van Ypersele)
J. Copeau, Registres VI. L’École du Vieux-Colombier, par C. Sicard (Gianni Poli)
C. Stevens, L’écriture solaire d’Hélène Cixous (Monica Fiorini)
La carne e lo spirito. Poesia morale e spirituale francese del Cinquecento, a cura di D. Monda (Andrea Bedeschi)
La querelle du roman feuilleton. Littérature, presse et politique, un débat précurseur (1836-1848), Textes réunis et présentés par L. Dumasy (Patrizia Oppici)
Notes de lecture/Schede
Pubblicato con contributi dell’Università di Bologna.