46Printemps / Primavera 2004
Le letterature francofone in Italia
Sommaire / Indice
Andrea Fassò, In ricordo di Elio Melli
Carminella Biondi, Premessa
Maria Chiara Gnocchi, Introduzione
Maria Chiara Gnocchi, Posizioni e rappresentazioni delle letterature francofone in Italia
Cristina Minelle, Traduzioni italiane di opere quebecchesi (1990-2003): un défrichement qui se fait
Francesca Torchi, La letteratura francofona dei Caraibi in Italia
Lucie Picard, Aspetti strategici del discorso paratestuale: il caso delle traduzioni italiane di opere francofone dell’Africa subsahariana
Anusca Ferrari, Le letterature magrebine nelle scelte dell’editoria italiana: traduzioni e edizioni originali
Paola Ghinelli, La letteratura magrebina francofona nella stampa periodica italiana
Manuela Stacchini, L’Africa subsahariana francofona attraverso le riviste italiane
Maria Clara Pellegrini, La promozione delle letterature dell’Africa francofona: istituti, centri e associazioni culturali
Barbara Canapini, Università italiane e francofonia: presenza in Internet
Barbara Giannerini, Le letterature francofone e il web: un rapporto fecondo o qualcosa di più?
Maria Chiara Gnocchi, Posizioni e rappresentazioni delle letterature francofone in Italia
La recherche dont on rend compte dans ce dossier vise à situer les littératures francophones en Italie: il s’agit d’une part d’analyser la diffusion des textes (les stratégies de légitimation mises en place, les modalités de la réception), et d’autre part de comprendre quel est l’espace qu’ils occupent dans le champ littéraire italien (l’influence du modèle français est-elle prépondérante? quelles sont les conséquences, dans l’un ou l’autre cas?). D’un point de vue théorique, cette recherche s’appuie sur la théorie bourdieusienne des champs et sur ce que l’on appelle l’étude de l’institution littéraire (J. Dubois, J.-M. Klinkenberg, P. Casanova, etc.)
Cristina Minelle, Traduzioni italiane di opere quebecchesi (1990-2003): un défrichement qui se fait
Grâce à la traduction de quelques œuvres, surtout pendant ces dernières années, la littérature québécoise est en train de se frayer un chemin dans le panorama éditorial italien. Cependant, sauf quelques initiatives particulièrement prometteuses en raison des projets à long terme de leurs responsables, l’intérêt des maisons d’édition italiennes reste limité à des livres particuliers, ne prêtant pas trop d’attention, par contre, à l’origine des écrivains et/ou à la littérature québécoise comme telle.
Francesca Torchi, La letteratura francofona dei Caraibi in Italia
À travers l’observation des traductions des textes antillais en italien, on a voulu étudier l’attitude de l’édition italienne par rapport à cette littérature, les stratégies de diffusion adoptées par les maisons d’édition. On a remarqué tout d’abord un intérêt de la part des petites maisons d’édition qui se proposent de promouvoir les littératures du monde francophone mais aussi du monde postcolonial. La littérature caribéenne francophone est considérée souvent dans un contexte en général lié au monde noir auparavant et aujourd’hui à la postcolonialité et l’une des expressions littéraires de l’hétérogénéité qui caractérise la Caraïbe – grâce aussi à la traduction qui met en second plan la langue d’expression originelle.
Lucie Picard, Aspetti strategici del discorso paratestuale: il caso delle traduzioni italiane di opere francofone dell’Africa subsahariana
L’auteur construit sa réflexion à partir de l’interrogation suivante: comment les lecteurs possibles et les étiquettes identitaires «nègre» et «africaine», deux éléments clés pour l’élaboration d’une stratégie éditoriale destinée à promouvoir le corpus littéraire francophone subsaharien, ont-ils conditionné le discours paratextuel produit autour de ce corpus dans le champ littéraire italien?
Anusca Ferrari, Le letterature magrebine nelle scelte dell’editoria italiana: traduzioni e edizioni originali
Les choix de l’édition italienne concernant la traduction des textes littéraires maghrébins sont examinés à travers l’établissement d’une bibliographie qui tient compte aussi bien des œuvres d’expression française que de celles écrites en arabe. Alors que jusqu’aux années ’80 l’intérêt italien pour ces littératures était superficiel, la production littéraire maghrébine a connu par la suite en Italie un certain succès éditorial. Quelles sont les raisons de cet essor, les auteurs les plus traduits et les éditeurs contribuant davantage à leur diffusion, les rapports entre les littératures maghrébines traduites et la littérature écrite en italien par des immigrés du Maghreb? Telles sont les principales questions que nous nous sommes posées.
Paola Ghinelli, La letteratura magrebina francofona nella stampa periodica italiana
Des raisons qui échappent au domaine strictement littéraire, ainsi que l’intervention de spécialistes aux compétences variées, règlent la réception et la légitimation de la littérature maghrébine francophone dans les revues non spécialisées, les seules qui s’occupent, du moins accidentellement, de cette production. La littérature maghrébine francophone est tiraillée entre des clichés, qui à la longue ne sont pas viables, et l’exigence intrinsèque d’assurer sa propre spécificité, jusqu’à présent négligée, sauf dans les milieux académiques. Pourtant, une série d’autres facteurs (l’influence du marché français, par exemple, ou bien celle des critiques), provoque le décalage entre le jugement du public et celui de la critique, entre le succès commercial et la valeur culturelle.
Manuela Stacchini, L’Africa subsahariana francofona attraverso le riviste italiane
L’étude critique de quelques revues italiennes a mis en évidence un processus de sensibilisation et un certain intérêt pour les littératures de l’Afrique francophone. De plus, on a pu analyser les dynamiques qui concernent la localisation et la diffusion de la production africaine en langue française et qui supposent un public spécifique de lecteurs. Les périodiques, avec des perspectives distinctes (bibliographique, socio-politique, socio-humanitaire, littéraire, etc…), vont consacrer des espaces plus ou moins importants aux auteurs et aux œuvres du sud du monde: cette mise en relief de la cause littéraire africaine d’expression française dans le contexte culturel, et notamment littéraire, occidental est la marque d’un dialogue de plus en plus riche avec le continent africain.
Maria Clara Pellegrini, La promozione delle letterature dell’Africa francofona: istituti, centri e associazioni culturali
L’analyse et la confrontation entre les structures (les instituts, les centres et les associations) qui agissent sur le territoire italien pour la promotion des littératures francophones, et en particulier de la littérature francophone subsaharienne, ont permis d’opérer des distinctions quant à leur capacité de promouvoir ces littératures. À la rigidité bureaucratique de certains instituts répond la flexibilité de centres, comme par exemple le CSA (Centre d’Études Africaines) de Turin, et d’associations qui, grâce aux liens qu’ils ont su instituer avec d’autres organismes (l’industrie du livre, le théâtre, l’école), touchent un public qui n’est pas seulement constitué de spécialistes. La raison de cette ouverture et de cette requalification du secteur doit être, entre autres, recherchée dans les profondes modifications qu’a connues la société italienne qui, depuis les importantes vagues d’immigration des années 90, assume les caractéristiques d’une société multiraciale.
Barbara Canapini, Università italiane e francofonia: presenza in Internet
Instrument qui fait désormais partie de la vie quotidienne, Internet ouvre une de ses fenêtres sur l’Enseignement supérieur. D’où le choix d’explorer dans le web les rapports entre l’Université italienne et la francophonie, choix qui nous a permis d’avoir une perspective d’ensemble sur la présence des littératures extra-hexagonales (extra-européennes) et leur enseignement dans les facultés italiennes. C’est surtout grâce à l’intérêt des professeurs de langue et de littérature françaises que la discipline Littératures francophones occupe un espace croissant. En ce qui concerne la recherche, la présence de doctorats et de Centres culturels à l’intérieur des facultés et des départements favorise la diffusion de ces littératures, grâce également aux rapports directs avec les universités d’origine, à travers des conférences, des séminaires et des rencontres avec les écrivains.
Barbara Giannerini, Le letterature francofone e il web: un rapporto fecondo o qualcosa di più?
Après une brève réflexion épistémologique sur le statut du savoir médiatique, sur ses implications socio-politiques et culturelles et sur les risques liés à la spécificité de la configurations du cyberspacetime, on compare la machine industrielle de diffusion et de promotion de la culture francophone mise en place par le gouvernement de l’Hexagone au versant italien, bien moins structuré mais extrêmement intéressant à cause des nouvelles dynamiques culturelles qui sont mises en jeu. Ici, c’est le riche univers de l’école et de la formation qui offre la plupart des sites concernant la francophonie, bien qu’il ne manque pas un certain nombre de sites produits au niveau amateur.
Comptes rendus/Recensioni
Les études littéraires francophones: états des lieux, par L. d’Hulst et J.-M. Moura (Jérôme Ceccon)
Littératures francophones: un corp(u)s étranger?, “Présence francophone”, n. 60, 2003 (Maria Chiara Gnocchi)
S. Gehrmann, Traduction et réception des littératures africaines en Allemagne, in Les littératures africaines: transpositions? (Maria Chiara Gnocchi)
E. Schifano, L’Édition africaine en France: portraits (Maria Chiara Gnocchi)
M. P. De Angelis, C. Fiallega, C. Fratta, I Caraibi: la cultura contemporanea (Francesca Torchi)
R. di Gregorio, A. di Sapio, C. Martinenghi, Arcipelago mangrovia. Narrativa caraibica e intercultura (Francesca Torchi)
Notes de lecture/Schede
Pubblicato con contributi dell’Università di Bologna.